Collecte de mémoires en Islande

Entre novembre 2022 et juillet 2023, trois ateliers ont eu lieu en Islande et six entretiens ont été réalisés dans le cadre du projet Lands of Butterflies. Deux de ces ateliers ont eu lieu à Kópasker et un à Reykjavík.
Les entretiens ont été réalisés dans différents lieux, à Kópasker, Raufarhöfn, Akureyri, Grindavík et Þórshöfn, mais toutes les personnes interrogées vivaient ou avaient vécu dans la région de Kópasker depuis longtemps et la connaissaient bien.

Les ateliers de Kópasker ont eu lieu dans l’ancienne école du village, aujourd’hui transformée en centre sismique. Il a été décidé d’organiser l’atelier de Reykjavik dans une maison privée. Les ateliers ont été annoncés sur les réseaux sociaux et dans Skeglan, un journal local distribué à Kópasker et dans ses environs. Des messages ont aussi été envoyés à de nombreuses femmes que nous connaissions, certaines ont été appelées et toutes ont été invitées à participer.

Atelier à Kópasker le 12 novembre 2022

Nous avons discuté de ce que pourraient être ces effets papillon – en particulier  en lien avec les relations et l’éducation. En Islande, les femmes ne sont pas assimilées à des papillons dansants, sauf en termes péjoratifs, c’est-à-dire comme irresponsables, peu fiables et enfantines. Les papillons étrangers sont beaux et sensibles, mais les islandais ressemblent davantage à des papillons de nuit. Si une femme islandaise est comparée à un papillon, cela signifie qu’elle doit se taire et être jolie seulement.

Nous avons discuté de ce qui a influencé les femmes et de femmes qui ont inspiré les autres. Il suffisait qu’une seule femme ait suivi une formation continue pour que d’autres soient influencées. Elles sont ainsi devenues des modèles positifs, montrant en particulier à leurs filles, mais aussi à d’autres, que l’éducation est un objectif à atteindre.

Nous avons discuté des choix de compagnons, de l’éducation, des écoles, des enfants, des associations de femmes, de l’artisanat, des besoins créatifs, des arts, du choix d’un emploi et de bien d’autres sujets. Nous avons finalement décidé de nous concentrer sur l’éducation, sur les activités sociales et professionnelles, avec une attention particulière aux rôles  des sages-femmes et des enseignantes, qui sont ensuite devenues directrices des deux premières écoles primaires de la région.

Atelier à Kópasker le 4 mars 2023

Comme la majorité des participantes n’avaient pas assisté à l’atelier antérieur, nous avons commencé par en transmettre les principaux résultats, à savoir le choix de se centrer sur l’éducation, les activités sociales et la profession. Les discussions ont été élargies et les femmes ont partagé diverses informations sur leur région.
Nous avons réalisé l’importance des opinions positives à la maison sur la valeur de l’éducation. Les discussions autour de la table de la cuisine sont par exemple identifiées comme ayant une influence sur l’attitude des personnes. Les “écoles domestiques” sont aussi perçues comme très importantes; il s’agit de lieux où les femmes apprenaient à tenir une maison, à coudre, à bricoler et à créer de nombreuses œuvres d’art dont beaucoup se trouvent maintenant au musée de Kópasker.

Nous avons aussi échangé sur l’importance de l’Association des femmes pour la région. Dans les premières années de sa création, cette association fournissait une aide aux foyers où régnait la maladie et pouvait même payer l’aide nécessaire.

Nous avons parlé des raisons qui ont poussé les femmes ayant une famille s’éloigner de leur foyer pendant leurs études en tant que sage-femme. On estime que la motivation était peut-être trouvée dans le respect que la société octroyait à ces sages-femmes, ou alors simplement dans la volonté d’aider d’autres femmes.

Nous avons discuté des emplois saisonniers pour les femmes, dans le passé comme aujourd’hui (comme le travail du hareng à Raufarhöfn, lorsque des femmes de toute la région venaient travailler) Il y avait aussi le travail saisonnier à l’abattoir de Kópasker, puisque tous les agneaux sont abattus en automne lorsqu’ils descendent des montagnes.

Nous avons ensuite discuté de l’empreinte des femmes sur la nature. Les jardins communautaires n’existaient pas à Kópasker ou dans les environs, car beaucoup avaient leur propre potager de pommes de terre près de leur maison.
De nos jours, beaucoup ont même des serres avec diverses cultures, légumes et fruits. L’été est très court en Islande et la récolte est à peine suffisante pour la famille.

Atelier à Reykjavík le 23 mars 2023

Malgré une bonne publicité, mis à part les membres de notre association, une seule femme de Raufarhöfn s’est présentée à cette atelier. Nous avons eu une discussion informelle sur les empreintes des femmes et leur vie à Raufarhöfn entre 1960 et 1980. Les femmes exerçaient alors divers métiers, en plus de s’occuper de la maison, de saler le hareng, d’enseigner, de devenir sage-femme, de coudre, de travailler dans l’hôtellerie et dans le magasin… Il y avait une vie sociale animée, une association de femmes et une chorale paroissiale.
Il était intéressant de noter que ce sont essentiellement des femmes qui dirigeaient ces espaces. Elles dirigeaient l’école, elles étaient policières et directrice de district.

La société a beaucoup changé au cours des dernières années et les femmes ont accédé de plus en plus à des emplois supplémentaires. Les années du hareng ont joué un grand rôle.

Entretiens individuels

Ásta

Le premier entretien a eu lieu avec Ásta au sujet de l'éducation et de l'influence des sages-femmes et des enseignants

Halla, Kolbrún, Hafrún

Le second entretien a eu lieu avec Kolbrún et sa fille Halla pour entendre parler de la vie quotidienne des femmes à la campagne, de leur éducation et de la façon dont Kolbrún est devenue la première femme policière dans les zones rurales d'Islande

Hólmfríður

Le troisième entretien a eu lieu avec Hólmfríður en raison de sa vaste connaissance de la région. Elle a travaillé comme directrice d'aéroport, a fondé une entreprise de pêche avec son mari, a été directrice du centre sismique et a géré le centre sportif de la municipalité

Guðbjörg

Le quatrième entretien a eu lieu avec Guðbjörg, fille de Guðrún à Brekka, pour obtenir des informations sur la préservation de la nature dans la région.

Stella og Helgi

La cinquième interview fut avec Stella et son mari Helgi, sur l'emploi, l'eau, la terre, la culture et l'éducation à Raufarhöfn, mieux connue comme la plus grande ville de hareng en Islande

Hafrún, Fjóla og María

Le dernier entretien fut celui de Fljóla qui a vécu à Raufarhöfn ainsi que dans les fermes voisines. Il s'agissait d'écoles itinérantes qui se déplaçaient de ferme en ferme, pour traiter de l'eau, de la prévention des sols, du travail et de la vie sociale.

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